pour profiter des bonnes conditions de neige (~5m tombés en janvier 2019 dans la région), je propose de quitter nos terrains de jeux habituels (alpes françaises et mitoyennes italiennes ou pyrénées), en visant carrément à l’Est, en Autriche, dans le massif du Stubai (inconnu de l’ensemble des participants)
Longue route le samedi (on récupère Sam à Chambéry, on traverse la Suisse et ses tunnels et travaux, puis l’Autriche et ses tunnels) ; pause à Innsbrück, petite visite de la ville improvisée, premier bar et premier resto Autrichien 🙂 ; la nuit, on commence à bien entendre la pluie tomber…
Dimanche, d+ 1310m ; Daunjoch
départ vers la vallée du Stubai, direction Mutterberg ; dès la fin de l’autoroute, la neige tombe (et on la voit tenir sur les flancs de la route, dès 900m d’altitude). On suit les bus tranquillement jusqu’à la station de ski (parking à 1700m). Après avoir vu les tarifs des forfaits, et vu la météo annoncée (froid, neige toute la journée), on se dit qu’on va partir dès le bas de la station à ski.
On suite une piste rouge (sur laquelle on croise moins de 10 skieurs descendants), on cherche le télésiège qui va au col du Daunjoch. On quitte les pistes damées, il faut faire la trace (dans 50cm de fraîche).
Nos sacs sont lourds, heureusement 2 jeunes locaux vont nous relayer jusqu’au col (3075m).
On s’équipe glacier, on descend jusqu’à la rupture qui mène au glacier (je fais partir la couche de surface assez facilement…).
Par moments, on voit jusqu’à l’autre bout du glacier (c’est joli, très peu crevassé). On avance en ramant dans cette quantité de fraîche…
un peu de pente, quelques virages, puis un dernier ressaut avant le fond du vallon jusqu’au refuge de l’Ambergerhütte.
Refuge de capacité 130 places, en chambres doubles, 6-8 places, dortoirs ou refuge d’hiver. Douche et bières pressions (payantes). Salle de séchage des chaussures/peaux. Grandes salles à manger.
Lundi, d+ 1100m (option +450m) ; Kuhscheibe
lundi, temps annoncé grand beau ; quelques nuages entourent encore le refuge, mais ça se dégage après 1km de plat ;
premier ressaut Est, puis on passe de bosse en bosse, on tourne à gauche (plein sud), de plus en plus de neige recouvre les anciennes traces ;
50m sous le sommet, on pose les skis au « skidepot » comme ils disent ; quelques instants après, nous sommes les premiers du jour à la croix (3188m) ;
on voit mieux le glacier d’hier… (et toutes les montagnes environnantes). Première descente rapide, la poudre porte mieux qu’hier ;
à 2650m, nous repeautons pour un bis ; puis jusqu’en bas au refuge ;
première bière en terrasse,
premier dessert local, avant occupations de l’après midi en attendant le repas, copieux comme d’habitude!
Mardi, d+ 1100m ; Hinterer Daunkopf
mardi, grand beau et frais ; on longe le vallon presque jusqu’au glacier du sulztal, avant d’obliquer à gauche (plein Est);
on croise un peu le soleil avant de s’enfoncer dans un large canyon, plein de poudre, qui tourne vers le sud ;
on arrive sur une combe suspendue entre deux arêtes ;
au sommet, (hinterer Daunkopf, 3225m), belle vue sur le glacier du Sulztal et le fond de son cirque glaciaire ;
on voit aussi la station qu’on a remonté le premier jour, et la vallée que nous parcourrons le lendemain, à côté du Schrankogl; super début de descente en poudre, jusqu’à 2700m environ ; ensuite, c’est crouté, puis bien portant dans le fond du vallon ;
retour tôt au refuge.
Mercredi, d+ 1200m ; wildgratscharte
mercredi, on alourdit les sacs, on change de refuge ! Direction le glacier du schwarzenbergferner ;
très beau cirque glaciaire, avec le schrankogl (3497m), le schrankarkogl (3280m), les schwarzenbergspitzen (3364m, 3379m),
… on file vers la wildgratscharte (3170m) du topo (indiquée par un point rouge)
; montée à côté des cordes fixes passe en mode pédestre,
Descente de l’autre côté sur un relais en place (2x30m mieux que 2x25m); possible aussi à ski si très bon niveau…
après l’exercice, on rechausse et on redescend vers le glacier de l’alpeiner ferner (très bonne poudre); on repeaute, mais vu les nuages, on réduira l’objectif initial à un collu (la hölltalscharte 3160m);
descente quand les nuages se lèvent dans une grosse poudre, puis plat dans la trace de montée, on passe à gauche des gros séracs à l’épaule (2900m),
avant de plonger vers la vallée de la franz seen hütte. Alternances de replats et de descentes, avant de finir par 2km de piste de fond damée par les gardiens du refuge.
Là, on reprend possession des lieux dans un nouveau refuge de 170 places (bières, pique nique, …).
Jeudi, d+ 1300m (option + 450m); östliche Seespitze
jeudi, direction un vallon froid, pour tenter une dernière fois la poudre ; on remonte d’abord le long plat,
puis après un premier ressaut, on oblique à gauche vers l’Est. Les différents groupes se dispersent ailleurs, seul 4 personnes nous précèdent, jusqu’à leur pause typiquement autrichienne de 45min environ…
nous en profitons pour passer devant, en prenant un peu d’écart dans le passage raide à suivre. Après moult conversions dans l’ombre, on sort sur un collu, 200m sous le sommet.
On continue jusqu’au skidepot, et on finit 5min à pied. Au sommet, peu de place, une croix ; notre plus haut sommet de la semaine à 3 (la östliche seespitze culmine à 3416m) ;
après avoir savouré la vue à 360°, on retrouve nos skis et on attaque la descente, en poudre un peu trafollée par les passages. Arrivés à 2850m, on remonte vers l’antécime E du sommet ; nouvelle descente, en cherchant un passage moins parcouru à l’Est, bingo !
Ensuite, on suit les contrepentes de différents vallons pour éviter la croute, on y arrive pas trop mal jusqu’à retrouver le vallon principal de l’alpeinerferner ; puis, comme le jour précédent, on retrouve une dernière pente puis la piste de ski de fond jusqu’au refuge !
Vendredi, d+ 1100m ; Wildes Hinterbergl
toujours le vallon interminable au démarrage, mais on bascule ensuite côté soleil ; il fait donc vite plus chaud que la veille.
On vise le passage de la Turmscharte (plusieurs passages en fait, mais nous choisirons le moins ensoleillé et le mieux protégé (cables fixes en place sur la partie haute) ;
après cette courte séance de crampons, nous prenons pied sur le haut du berglasferner.
On vise une première cime sans nom, puis traversons par une crête plate jusqu’au wildes hinterbergl ;
belle vue sur le schrankarkogl (et une variante de descente vers le refuge de nos 3 premiers jours); le lisenerferner (et son raide accès, que nous ne prenons pas, la chaussure de Sam commençant à lâcher) ; après cette petite pause sommitale, nous redescendons par le berglasferner (neige moyenne globalement, pas encore assez de cycle de dégel/regel sur ce vallon NE); la piste de ski de fond du bas colle.
Dernière soirée au refuge, on teste même les eaux de vie locales…
Samedi, d+ 1300m ; Ruderhofspitze
Sam ayant cassé sa chaussure descend directement ; avec Pierrot, nous visons une traversée qui doit nous ramener à la voiture ; nous suivons au démarrage la trace de notre arrivée du mercredi, presque jusqu’à la hölltalscharte ; visons un peu plus haut, pour prendre pied (crampons, skis sur le sac) sur l’arête (facile)
qui nous mène en 40min au sommet de la ruferhofspitze (3474m),
et nous permet de voir de l’autre côté le passage de descente (versant Sud) qui nous mènera jusqu’à la station de Mutterberg.
Contemplation au sommet, on trouve pour la première fois beaucoup (une dizaine sur le parcours) de locaux, qui montent directement depuis la station ; pour eux, 1600m D+ ; par contre, le versant de descente à l’air bien dur. Après 3/4 d’heure d’attente, on attaque la descente ; béton sous le sommet, bien revenu sur les contrepentes SE,
mais il faut à un moment revenir à gauche pour éviter une barre ; et là, la neige devient béton (et c’est le passage le plus raide) ; descente prudente sur 100m (pas un virage pour moi, une glissade pour Pierrot…), ca aurait été mieux ici 1h plus tard.
Ensuite, on déroule jusqu’à la forêt. Un local nous avait dit de l’aborder par la gauche, nous suivons donc des traces (et des prédécesseurs), mais visiblement, on s’est mal compris (ca passait mieux à droite, là, on bartasse en pleine forêt pendant 15min, avant de retrouver le domaine skiable);
parking, on retrouve la voiture,
on se change, on retrouve Sam sur une terrasse à Neustift, ou nous profitons une dernière fois de la gastronomie Autrichienne, avec une magnifique vue sur les glaciers au fond, et la nature verdoyante au premier plan (il fait 20°C)
Puis le long retour sur Lyon !
Avec : Antoine, Samuel, Pierrot
Cartes : 31/1 de l’alpenverein Autrichien
Vocabulaire :
joch/pass/scharte : un col
Ferner : glacier
Kogl, spitze : dome, pointe
Application : Bergfex pour des cartos qu’on peut télécharger (1er mois gratuit, pentes, cartes osm et une ancienne carte autrichienne)
Refuges : les 2 refuges les plus confortables des alpes autrichiennes. Douche, repas avec soupe, buffet salade, plat, dessert, vin, bières (pression ou bouteille), petits déjeuners pantagruéliques… tablées de 4/6 personnes max, on dort en chambre double, chambre 6-8, ou en chambre « matelas » alignés avec les ronfleurs (selon tarif)
Météo : elle est fournie assez tard le soir (ou tôt le matin dans les refuges). Idem pour le bulletin neige. Par contre, que en allemand…
Toutes les photos d’Antoine
Traces