D’un bord à l’autre du vallon du Veyton (Belledonne) – 3 / 4 août 2019

Et une nouvelle sortie de fennecs, cette fois pour une rando bivouac. 3 partants au départ de Super Collet (Allevard), ce samedi à 9h, altitude 1640 m : Amélie, Antoine & Sam. Objectif : explorer le vallon sauvage du Veyton. Sam a concocté un programme ambitieux, mais avec des raccourcis en option, pour préserver les forces d’Amélie. Il s’avèrera que même les raccourcis étaient un peu éprouvants, mais n’était-ce pas là le prix à payer pour goûter pleinement à ce joli coin perdu de Belledonne ?

Départ face au Granier et sous les télésièges

Très vite, on s’éloigne des pistes et le paysage se découvre, magnifique.

Alpages et premières vue sur le vallon et la crête du lendemain.

Le sentier longe à peu près à niveau sous la crête des Plagnes jusqu’au refuge de la Pierre du Carre (gardé l’été, 16 places). Puis, on s’élève doucement pour passer successivement au col de Claran et encore plus loin au col du Gollet. De là, le sentier se redresse franchement pour l’ascension du Grand Charnier d’Allevard, atteint vers midi.

Du sommet, aperçu de la suite possible des évènements

La vue des éboulis à perte de vue sous les sommets du Grand Crozet et du Pic du Frêne nous convainc d’opter pour le premier raccourci du week-end : la descente directe du col de la Bourbière vers l’étang de Périoule. Celle-ci est entamée après un petit casse-croûte à la frontière du Dauphiné et de la Savoie.

Borne frontière : heureusement pas de douanier !

La descente s’effectue dans un vaste éboulis constitué de gros blocs de rocher ou dans des pentes d’herbe raides (35-40°) qui mettent à mal les chevilles d’Amélie.

Aïe !
La terrible face sud du col de la Bourbière, vue d’en face

Heureusement, même les mauvaises choses ayant une fin, après 600 m de cette descente, expédiée en 1h15, une sente permet de s’échapper et de rejoindre le fond plat du vallon. On traverse alors des zones humides où l’herbe est (encore) verte, jonchées de linaigrettes.

Après une ultime variante à travers les myrtilliers, on arrive vers 17h au refuge du Merlet, à côté duquel nous avons prévu de bivouaquer, « à la belle étoile ».

Refuge du Merlet (non gardé, 1 dizaine de places, complet ce samedi, eau courante & poêle pour l’hiver)

Après un bon repas gastronomique (soupe, pâtes), nous nous glissons dans nos duvets car le soleil s’est couché et la fraîcheur du soir est sensible (ce qui change de la canicule lyonnaise). Pour ceux qui ne se sont pas encore endormis quelques heures plus tard, la voûte céleste offre un très beau spectacle.

Le lendemain matin, Antoine nous a préparé quelques uns de ces muffins magiques, dont la recette est – bien entendu – tenue secrète, mais qui ont le pouvoir nutritif de 12 biscuits secs à l’unité. A peine remise de ses émotions de la veille, Amélie prend le parti d’un retour « direct » à Super Collet (option A comme Amélie). Antoine & moi, le ventre bien rempli, nous engageons dans la périlleuse traversée de la crête de Berlanche (option B comme Berlanche).

Face au Grand Morétan
L’accès au pic N du Vay

On remonte de lac en lac vers le col du Vay, puis à vue vers le pic N du Vay. De là, on saute de mouton en sommet (montagne de Périoule, pic S de Berlanche, pic N de Berlanche, Enfer de Berlanche (une jungle terrifiante), Crêt pointu, jusqu’au plateau de Praillet. Pas de sentier, on alterne passages sur blocs rocheux, prairies fleuries, terrain à chamois (1 seul pris en flag ce dimanche). Durée de la traversée : environ 2h30.

Quelque part dans la traversée

Du Praillet, s’en suit malheureusement la partie fastidieuse de la rando avec la nécessaire descente au fond du vallon, sur une piste forestière plutôt monotone, puis la remontée, en pleine cagne (il est 14h), sur le refuge de la Pierre du Carre, où nous retrouvons Amélie. Une petite mousse nous redonne des forces et c’est le coeur léger et le gosier réhydraté que nous pouvons boucler la boucle en rejoignant Super Collet, à 16h15.

Conclusion : un très beau week-end dans un coin magnifique, mais qui se mérite !